Il est l’heure de changer le monde

Franck Di Liberto
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7/9/2022

« Nous ne pouvons plus nous satisfaire d’une amélioration marginale de notre impact social et environnemental. Pour les neuf milliards d’être humain qui vivront après nous sur cette terre, nous devons respecter les ressources de notre planète, nous devons bâtir un monde autosuffisant, grâce à la circularité par exemple. Les entreprises ne doivent plus se contenter d’être « moins mauvaise » et de réduire petit à petit leur empreinte : elles doivent avoir un impact positif, imaginer de nouveaux business modèles, adopter un nouvel état d’esprit. »
Ilham Kadri, Directrice générale de Solvay et présidente du World Business Council for sustainable Development (WBCSD).

Le message est clair. Alors que la prise de conscience populaire du danger qui nous menace s’est opérée durant cet été 2022, l’heure est à l’action pour le citoyen comme pour l’entreprise citoyenne.

Il n’est plus possible pour l’entreprise de s’inscrire dans une vision de court terme. Le temps long est nécessaire pour transformer les organisations en acteurs non seulement neutres vis-à-vis de leur environnement, ce qui est la moindre des choses attendues, mais encore positifs en regard de la société. La perspective longue seule permettra à l’entreprise de surmonter les changements à venir sans risque d’être emportée. Plus résiliente, elle réussira à se servir de la crise pour avancer.

Ce temps est nécessaire pour redéfinir la raison d’être de l’entreprise et repenser ses relations à ses parties prenantes. Il ne s’agit pas seulement d’entretenir de bonnes relations avec son environnement direct, mais plus encore de le faire passer au premier plan, d’aider les personnes à vivre mieux. La générosité rime avec la longévité, mais également avec la rentabilité, dans la fidélité à la marque qu’elle procure. Patagonia en est un exemple qui pendant 35 ans a reversé 1% de son Chiffre d’affaires à des groupes de défense de l’environnement et qui se porte incroyablement bien.

En entreprise comme dans la vie sociale, il est plus facile d’inspirer confiance, d’être crédible et donc de mobiliser quand on agit en cohérence avec ce que l’on dit. Les dirigeants ne peuvent remplir leur mission et être crédible sur leurs engagements que s’ils agissent de façon sincère et responsable. Brian Chesky, le Pdg d’AirBNB a été salué pendant la crise sanitaire pour son « empathie et la transparence dont il a fait preuve au sujet des licenciements ».

La crise de la COVID a été un excellent révélateur des valeurs portées par les entreprises. Comment ont-elles traité leurs salariés, partenaires et fournisseurs. Le testdes valeurs portées par le dirigeant a été sans appel. Certaines ont lamentablement échouées, ce qui a été une excellente façon de détruire l’engagement de leurs salariés. Les entreprises sont aujourd’hui en train de comprendre qu’elles doivent aussi gérer les problèmes de société auxquels sont confrontés leurs salariés. Cela participe à la culture de l’entreprise.

Les ressources de la terre sont limitées et ne pourront pas subvenir à nos besoins si nous nous ne repensons pas notre mode de consommation et ne commençons pas à les régénérer. Fabriquer nos produits de consommation avec l’énergie renouvelable et à partir de matériaux recyclés s’impose comme une évidence. C’est le cas pour des entreprises comme Timberland ou Patagonia. Dès aujourd’hui ces exceptions doivent devenir la règle. La croissance ne peut s’envisager qu’autrement, c’est-à-dire en intégrant les règles d’un développement circulaire, neutre pour l’environnement et positif pour tous les occupants de la planète.